Solutions, projets, intentions
du domaine bâti
 
    Le marché immobilier ne perd  pas de sa fébrilité, malgré la crise. Le taux de renouvellement des habitants a été assez important ces dernières années.
 
    Toutes les maisons achetées ont en commun que, soit-disant rénovée, ou dans son jus, elles ne valent que leur poids de béton, et le terrain autour.
 
    Pourtant, s’il est légitime qu’un vendeur argumente des travaux qu’il a exécutés,  pour augmenter le prix de vente, il faut voir la réalité là où elle est : aucune modification faite n’apporte à ce jour d’amélioration notable.
Les travaux de décoration sont rarement dans l’esprit de Le Corbusier. L’isolation rapportée à l’intérieur rend la maison malsaine, réduit les surfaces et les largeurs de passages. Les menuiseries sont très éloignées des originales.Les ponts thermiques ne sont jamais traités, et parfois leurs effets néfastes amplifiés, provoquant la destruction des structures en béton armé. Certains vendeurs incluent dans les surfaces déclarées les appentis et garages qui ont pour vocation d’être détruits. Les exemples sont nombreux.
 
    Toute maison achetée à l’heure actuelle a vocation à être restaurée. Et toute restauration valable commence par la mise à nu complète de la maison. Autant dire que, plus il y a d’aménagements réalisés par le vendeur, plus le chantier de nettoyage coûtera cher. Le meilleur achat est donc celui d’une maison dans son état le plus proche de l’origine !
Un des facteurs responsable des mauvaises surprises pour l’acheteur, est le quasi total manque d’information, par ignorance, incompétence, roublardise, du vendeur, de l’agent immobilier, des services de la Mairie, du notaire, etc.
 
    Nous ne connaîtrons les bonnes méthodes de rénovation que le jour où des études scientifiques auront été menées au profit de tous les habitants. La commande d’une telle expertise, d’études complémentaires et spécifiques à chaque problème révélé, d’essais préalables ne peut venir que des Institutions s’occupant de patrimoine, et de la Ville. Car à titre individuel, les coûts sont prohibitifs et ne se justifient pas.
La ville et l’office d’HLM Aquitanis ont pensé montrer l’exemple aux habitants de ce qu’il était possible de faire en matière de restauration : ce sont des échecs cuisants. En effet le musée a déjà été refait et devrait l’être encore à ce jour. Les maisons HLM sont les plus fissurées de la cité, car les plus isolées. De plus ces chantiers ont mis en oeuvre des moyens inaccessibles pour un particulier.
 
Les mesures à prendre en amont.
 
    La perspective d’un classement par l’Unesco devrait être un bon incitateur pour, enfin, mettre en oeuvre les bons moyens :
- Créer une OPAH afin de financer les travaux à la hauteur de leur surcoût,
- Donner mission à un laboratoire de recherche et d’analyse tel que le LERM,
- Nommer à la mairie un agent voyer spécialisé dans la problématique de la cité afin de faire respecter les règlements en vigueur,
- Former au moins une personne de l’équipe des services techniques municipaux au suivi des dossiers, ou, mieux, embaucher une personne de la cité qui possède des compétences techniques. Celle-ci pourrait être chargée du suivi des dossiers et du contrôle des chantiers, du conseil aux habitants, de la recherche de solutions à des problèmes particuliers.
- Créer une commission paritaire formée d’habitants, de représentants du quartier, d’élus et de techniciens de la municipalité afin que tous les problèmes soient traités dans leur globalité et de manière participative. C’est la seule façon d’arriver à faire accepter des décisions d’intérêt général dans le domaine privé, car il ne faut pas oublier que si le site urbain est voué au classement patrimonial, les maisons restent des propriétés privées et non classées (sauf le N°3 rue des Arcades).
    Cette dichotomie est une problématique à part entière, propre à la cité Frugès, où toutes les maisons, non classées, subissent l’intégralité des règles et normes de la seule maison classée, puisque construites semblablement.
 
Les mesures à prendre en aval.
 
    Les habitants aussi doivent s’organiser pour améliorer durablement leur habitat. La meilleure solution reste l’entraide et l’échange d’expérience et de compétences.
- Des compétences professionnelles existent mais sont bien mal partagées : architectes, techniciens, menuisiers, paysagistes, jardiniers...
- Le vécu de chantiers de rénovation et leur bilan à moyen ou long terme n’est pas échangé,
- Acheter collectivement certains équipements : échafaudages, outillage, ...
- Commander simultanément des travaux auprès d’une même entreprise, grouper les achats,
- Echanger librement certains services...
 
    Avec l’arrêt d’activité en 1995 de l’association des Amis de Le Corbusier et de la cité Frugès, c’est tout le quartier qui s’est endormi.
    En février 2007, ce site web fut ouvert afin de relancer une dynamique perdue. Les temps évoluant, la pénurie énergétique revient pour la deuxième fois et s’installe durablement, la crise économique et financière bat son plein, le Grenelle de l’environnement voudrait transformer toutes les demeures en cocons positifs. Les questions sont donc nombreuses. Il fallait un lieu pour les poser et éventuellement y répondre.
    Le 01 juillet 2007, une pétition signée par la quasi totalité des habitants demande que la Ville s’engage dans la préemption d’une parcelle litigieuse au N°40 de l’avenue Henry Frugès. Sous la pression populaire, la municipalité accède à cette requête officiellement le 03 juillet 2008, rompant en cela avec une léthargie et une inertie patente qui lui valut de rater deux autres occasions de préemption !
    En mars 2008, une commission “Frugès” est créé au sein du Comité des Quartiers du Monteil, afin de défendre les intérêts des habitants qui expriment le besoin de s’organiser pour réfléchir et agir sur le devenir de leur cité. Cette solution a semblé la plus souple et la plus démocratique, car il n’était pas possible d’établir une autre structure (syndicat...).
 
    Cette commission a très vite réagi à l’annonce du projet de classement au Patrimoine Mondial par l’Unesco. Il est regrettable qu’elle ne fût pas invitée par les responsables municipaux à participer aux débats et rencontres dans le cadre de cette étude. Les habitants ont l’espoir toutefois que cette attitude changera et qu’ils ne subiront pas les conséquences d’une muséïfication, mais participeront activement au développement de leur quartier et, par là, au renom de leur ville.
 
 
Note :
Nous attendons votre participation pour :
        - proposer des solutions aux problèmes techniques des maisons,
        - développer des solutions collectives d’amélioration des maisons,
        - créer un cahier d’intentions afin de favoriser l’application des règlements ZPPAUP.
        - collaborer et échanger pour améliorer l’aspect des jardins privés.
        - chercher ensemble des solutions au problèmes de manque d’espace pour le
          rangement et le parcage des voitures.