Les matériaux
et éléments de construction
Le bois :
Élément de transition,
Symboliquement, il fait la liaison avec les autres matériaux plus froids, en constituant l’essentiel des planchers, l’intégralité des portes et des volets de fenêtres.
Le plancher est en pin des Landes de section 22 x 90 mm, produit dans la scierie Frugès de Lège. Il est cloué sur des lambourdes de 10 mm collées aux poutres par du bitume.
Un seul modèle de porte, renforcée d’une tôle d’acier pour la porte d’entrée, de taille 84 x 205, dimension de passage 74 x 200 cm, sert partout y compris pour les portes d’accès aux terrasses. La traverse du bas, décollée de 5 cm du sol, permettait une saine ventilation et le chauffage (erronément obturée par une planchette au musée !)
Le bois de porte pour le passage... Le plancher pour la circulation...
Le métal assure la fermeture... Porte d’entrée plaquée de métal.
Les volets étaient d’un modèle courant, en lames trapézoïdales de 25 mm de hauteur par 7 mm d’épaisseur, taillées en biseau et assemblées par des agrafes. En position fermée, la partie apparente de la lame fait 20 mm de haut. En position suspendue, le jeu des agrafes permettait de tamiser efficacement le soleil violent tout en gardant la pièce éclairée. Les longues fenêtres peuvent se révéler un facteur important de surchauffe de la maison par temps de canicule.
Volet bois d’origine à fines lames. En position Volet bois d’origine et son système
suspendue, il tamise le soleil violent. d’enroulement à courroie.
Le Ciment :
Élément de plein ou de support.
L’usage du ciment armé et projeté devait remplacer les matériaux traditionnels, et permettre la fabrication standardisée d’éléments architecturaux (escaliers autoporteurs, lanterneaux, tablettes de fenêtres, pergolas...).
Dans la cité de Lège, qui précède d’un an le démarrage de celle de Pessac, on a retrouvé des éléments de voiles minces constitués de béton armé, associé à des nattes de bambou qui pouvaient servir de support au plâtre de finition.
Suite à l’échec du canon à ciment Ingersoll Rand, les murs de la cité Frugès seront constitués du matériaux le plus approchant et accessible localement : un parpaing 40x20x20 en mâchefer à deux alvéoles de 8 cm, permettant le passage d’un fer filant horizontal ainsi que le coulage de poteaux d’angle. Les qualités d’isolation thermique et de respiration de ce matériaux, qui en font un matériaux de choix, sont trop souvent méconnues, négligées, et contrariées lors des restaurations.
Un visiteur d’origine pessacaise a défini ce parpaing comme étant coulé à l’aide du moule de “Frasi” ou “Frazi” (retranscription phonétique).Beaucoup de familles détenaient selon lui un tel moule permettant de fabriquer ses parpaings à base de mâchefer récupéré gratuitement auprès des aciéries locales. Une telle aciérie existait au Monteil à une rue de la cité. Nous recherchons des témoignages et un exemplaire de ce moule traditionnel..
Le langage du ciment : voile mince pour les voûtes, les protège-corps, arrondi des chais, pergola aérées, sculpture des bancs...sont quelques exemples parmi d’autres...
...ainsi que les carreaux de ciment coloré pour les paliers, escaliers, cuisines.
Le Métal, et principalement le Fer :
Il est l’élément qui encadre le vide ou le verre.
La standardisation s’applique particulièrement bien aux fenêtres. Mais elle touchera toutes les autres huisseries, bois ou métal : une seule dimension de porte, un modèle de meurtrière (20x105 cm), deux modules de baies vitrées (largeur 125x105 cm et 250x105 cm), avec volet roulant (125 et 250x20 cm). Les baies de 250 cm permettent la réalisation des fenêtres en longueur de 5m chères à LC.
Les constituants des fenêtres sont simples : profils 10 x 30 mm, 5 x 20 mm, équerres de parcloses, profil U... (voir plans plus bas)
Les ouvrants sont constitués de deux équerres soit soudées, soit coudées, assemblées en rectangle par des vis. Les espagnolettes proviennent du commerce courant. Les coffres de volets et les bavettes en tôle courbée.
Un artisan proposant un profil en acier (FineLine KDI RP-Technik Fenêtre reproduite au Musée
respectant l’aspect original, compte-tenu que le montant central est celui
d’un double battant)
Relevé de la fenêtre au module de 125 cm
(Les autres modules viendront plus tard, ainsi que des propositions d’extrapolation en double vitrage isolant, respectant au plus près l’original à fins de rénovation moderne à proposer à l’Unesco.)
Le fer est aussi le matériaux d’accessoires utilitaires sous forme de :
- barres et profils : les barreaux des balcons, les nez de marche...
- tubes et ronds : les mains courantes, les clôtures et portails de jardins...
- tôle pliée ou ondulée : boîte aux lettres, volet de garage...
Le montage de ces éléments est toujours simplifié au maximum.
Main courante, nez de marche... Boîte aux lettres, portail avec grillage à poules...
Barreaux inclinés dans l’axe de vue , cadre de puits de jour, ventilation à cadre oscillant...
Le fer permet le vide, la légèreté et la lumière, le vent...
Mais aussi le contrôle et la fermeture :
Volet de garage en tôle 50 x 200 cm rivetée, Caisson de contrôle de l’air de chauffage au-simplement enroulée sur un rouleau de bois. dessus de la cuisinière - poêle de la cuisine.
Sortie d’air chaud dans la chambre et... son tuyau (de poêle) pour l’alimenter.
Autoportrait de H. Frugès dans son univers au Musée de la cité.
Outre le Fer, d’autres métaux sont utilisés, la fonte et le cuivre. Outre la grille d’aération et le bouton de porte, il y avait des éléments importants presque tous disparus : une cuve de décantation anaérobie des matières fécales sous le w.c. (qui n’a pas fonctionné), mais surtout, perte irréparable un poêle qui assurait la cuisine, le chauffage et l’eau chaude. Cette pièce essentielle, le coeur de la maison, devrait faire l’objet d’une recherche particulière.
En conséquence, nous ne pouvons que vous montrer ces éléments de chutes d’eau en fonte :
