LA CITÉ MITEUSE  Rieuse ?
 
En Août 2006, la vente de la maison 36 avenue Henry Frugès était passée inaperçue. Les services de l’Urbanisme de Pessac n’ayant établi aucun cahier d’intentions concernant la cité Frugès, et plus particulièrement les parcelles dépareillées, n’auraient donc pu faire acte de préemption lors de cette vente.
Aujourd’hui, c’est le plus gros furoncle de la cité qui est mis en vente, celui sur le “nez” de la cité, au 40 avenue Henry Frugès. Dans le Règlement de ZPPAUP , cette parcelle est définie comme la parcelle N°37.
Lors d’une conférence à l’École d’Architecture ayant pour sujet la ZPPAUP, j’ai appris que je n’étais ni fou, ni utopiste en souhaitant reconstruire un jour les maisons manquantes. (voir en bas de texte l’extrait du règlement ZPPAUP de 1997)
Ceci dit, si l’un des objectifs de la ZPPAUP est de valoriser notre patrimoine, jusqu’à la reconstruction,  il n’en reste pas moins que cela ne restera à jamais qu’un voeu pieux tant que la municipalité de Pessac ne fera pas acte de préemption sur les terrains concernés. Selon les termes du commentaire de l’article 14.1 du règlement de ZPPAUP, il s’agirait même d’un devoir. Les occasions sont rares. Faudra-t-il attendre une génération de plus pour passer aux actes ?
 
Que faut-il pour préempter ?
 
Il faut au minimum un projet dessiné. C’est le rôle d’architectes et d’urbanistes.
 
Où sont ces compétences ?
 
Au moins quatre architectes dans la cité. Plus le personnel de la Mairie. Mais d’autres services administratifs sont concernés, ainsi que des écoles, des associations...
 
Où est le problème ?
 
Il faut réagir dans l’urgence, car la réactivité des professionnels de la vente immobilière est sans borne. Ces derniers feront tout pour satisfaire leurs clients en vendant au meilleur prix et le plus vite possible. Une vente peut se conclure en quelque jours. On ne peut reprocher à des agents immobiliers de faire leur métier.
 
Mais nous pourrons nous reprocher de ne pas remplir notre rôle si une fois de plus, par manque de concertation, par défaut d’organisation, nous manquons le train de l’histoire.
 
Et le prix ?
 
234.000 euros.
Est-ce une somme impossible à budgétiser au niveau municipal ?
Pourrait-on monter une souscription ? Faire un achat collectif, une SCI ...(262.000 divisé par 50 = 4680 €)
Toutes les idées sont bonnes.
 
Et après ?
 
Si dans l’immédiat, le projet de reconstruction ne peut être financé, rien n’empêche dans un premier temps de louer la maison, ou de l’utiliser dans l’intérêt public. Pourquoi ne pas en faire une maison à l’usage d’associations, une crèche parentale... ?
Dans un second temps, si la maison était détruite, le terrain pourrait être aménagé en espace vert, aire d’accueil pour les touristes, jardin public pour les enfants, avec parking souterrain , ou des caves individuelles (ce qui résoudrait le manque cruel d’espace de rangement des maisons de la cité).....
Enfin viendrait le temps de reconstruire le modèle manquant (la fameuse chimère !). Et pour aller dans le sens qu’aurait certainement voulu Le Corbusier, amoureux du soleil, en faire un projet expérimental, intégrant les technologies douces et énergies renouvelables dans le plus grand respect des cotes de l’ouvrage d’origine. Ce chantier permettrait aussi de préconiser aux habitants les meilleures solutions testées afin de mieux restaurer leur maison.
Car la meilleure façon d’appliquer le règlement de ZPPAUP, c’est de le faire accepter par le dialogue, l’exemple, le conseil, et l’aide.
 
Une pétition locale vient de réunir les signatures de la quasi totalité des habitants.
 
 
POUR QU’À L’AVENIR
LA CITÉ FRUGÈS DE LE CORBUSIER
NE SOIT PAS QUALIFIÉE DE
CITÉ MITEUSE
IL FAUT UNE RÉELLE
   MOBILISATION !
 
LE CORBUSIER ÉTAIT UN
VISIONNAIRE,
LA GRANDE RELÈVE
DE LA CITÉ FRUGÈS
NE POURRA SE FAIRE
SANS ACTES
INNOVANTS.
 
Extraits du Règlement ZPPAUP (1997) au sujet des parcelles 37, 39, 48 (45?)
 
Commentaire de l’article 14.1 : “...Ces trois parcelles font historiquement partie de la cité et à terme doivent donc être réintégrées dans le projet global de mise en valeur des Quartiers Modernes Frugès...”
 
Article 14.3 : Implantation des constructions : “...Après démolition, l’autorisation sera accordée soit pour construire les bâtiments tels que prévus dans le projet de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, soit pour implanter un aménagement d’intérêt public. Cette procédure devra obligatoirement faire l’objet d’une recherche architecturale, urbaine et paysagère....”
 
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ZPPAUP et urgence préemption.
Passer de la parole aux actes.
mercredi 27 juin 2007
Mars 2008:
1er succès :
la Municipalité a fait acte de préemption. Mais le dossier n’est pas encore “ficelé”. Vigilance donc pour la Commission Frugès des Habitants, car d’autres partenaires entrent dans la danse : la Communauté Urbaine de Bordeaux, un probable OPHLM...
03 juillet 2008:
2ème succès :
Lors du Conseil Municipal, Monsieur le Maire annonce l’achat par la ville de Pessac de la propriété, pour la somme de 206 000 euros, à de la Communauté Urbaine de Bordeaux qui a fait acte de préemption.
L’objet de cette acquisition en est l’utilisation en tant que logement social.
Problème :
Si la ville de Pessac rétrocède ce bien à un OPHLM, il est probable que le dit OPHLM exigera la propriété de l’immeuble mais aussi du foncier pour une durée très longue, voire plusieurs décennies.  Cela empêcherait tout projet de développement de la cité Frugès.
 
Il faut donc préconiser une solution plus souple comme la location ou la mise à disposition de la maison seule au profit d’une association d’aide au logement.
Date ?
Succès final ?
Nous osons croire que Pessac, réalisant la valeur culturelle de la cité Frugès, établira pour les années futures, un projet de mise en valeur de ce terrain, ou de reconstruction de la maison bombardée en 42.
Toutefois, des rumeurs nous disent qu’il n’y avait pas une mais deux maisons bombardées, et qu’on ne saurait pas exactement où elles étaient bâties. Le mystère s’épaissit révélant un abîme de connaissance sur le quartier...  Nous cherchons donc des témoins ou des archives.