Le jardin du Musée
Voici un petit inventaire des jardins de la cité au printemps 2007. Les conclusions de
F. Cabantous se vérifient en grande partie : aménagement des jardins relégué au second plan, après la rénovation de la maison, jardins ordinaires, ... Mais on peut remarquer que le problème du parcage de la voiture prend de plus en plus d’importance. Quelques jardins esthétisants ou inspirés font leur apparition. Des potagers renaissent aussi (une demi-douzaine) pour y faire pousser des légumes, des plantes aromatiques ou des simples.
Les chats semblent avoir remplacé le cochon, les poules et les lapins, bien qu’ils ne se mangent pas et s’obstinent à faire leur besoin dans la terre fraîche des semis. Ce retour en vogue des potagers est certainement dû à un regain d’intérêt pour les légumes sains, dans un contexte de méfiance quant au mode d’agriculture “industriel”. De plus un certain nombre de personnes participent à l’AMAP de Terre d’Adèles, une association solidaire locale. Dans ce cadre, la recréation d’un potager peut s’interpréter comme un geste militant.
En ce qui concerne le jardin d’agrément, ceux, peu nombreux, qui s’y adonnent, reconnaissent que dans cet environnement très conceptuel, la tâche n’est pas facile. Il faut bien quelques années de travail suivi pour obtenir un résultat satisfaisant, engranger énormément de connaissance, et se documenter. Tout cela prend du temps et réserve l’activité au passionnés.
Toutefois les plans d’aménagement de Le Corbusier prévoyaient pour chaque maison des espaces de potagers, de clapiers à lapins, de pelouses, de buissons, de haies, de sable et de fleurs. Les cheminements n’étaient pas tous droits, et plusieurs chemins traversants étaient dessinés. La cohérence de l’ensemble conçu par Le Corbusier donne une toute autre vision que celle des jardins dépareillés d’aujourd’hui. Bien sûr, il n’avait pas prévu que, par manque de temps, on arrêterait de cultiver son potager ou de tailler ses haies, ni que la société de consommation nous envahirait de poubelles aux couleurs variées et de voitures.
Nous remarquons enfin que les efforts de certains ont un effet d’émulation, et que de plus en plus de jardins s’améliorent. Ce phénomène est néanmoins freiné par le manque de connaissance, d’expérience, de finances, et de temps libre d’habitants urbains. Il serait souhaitable, comme cela se fait dans certaines villes bien inspirées, de développer des échanges en ce sens avec les services compétents des Espaces Verts de Pessac : échange de graines et de bulbes, ateliers d’initiation, concertation par saison pour choisir des palettes de fleurs harmonieuses et mettant en valeur le patrimoine bâti....
M.D.